Il brille, il semble juteux et doré à souhait. Mais ce poulet rôti que vous attrapez en vitesse au supermarché cache bien son jeu. Sous sa belle apparence se trouve un ingrédient très discret… qui change tout, y compris le prix. Et pas dans le bon sens.
Un faux air de volaille rôtie, un vrai tour de passe-passe
Vous pensiez gagner du temps avec un plat prêt à déguster ? C’est compréhensible. Avec les préparations maisons parfois longues – farcir, badigeonner, tourner en cuisson – un poulet entier fait maison peut devenir un petit marathon culinaire.
Alors, face à ces séduisants blancs de poulet rôtis sous vide en rayon, difficile de résister. La mention “filet entier”, l’appartenance à une volaille française, un flatteur Nutri-Score B… tout semble rassurant.
Et pourtant, il y a un hic. Un gros.
Le deuxième ingrédient ? De l’eau, tout simplement
Lors de l’émission “Le Mag de la Santé” sur France 5, le physico-chimiste Raphaël Haumont a levé le voile sur la recette réelle de ces “poulets rôtis”.
Le premier ingrédient est bien du filet de poulet. Normal. Mais juste après vient… l’eau. Et pas en petite dose : environ 11 % du produit fini ! Injectée au moment de la salaison, elle rend la viande moelleuse, certes, mais surtout elle sert à baisser le coût de production pour le fabricant.
Elle n’est pas seule à s’infiltrer dans la chair. On y trouve aussi :
- Des protéines de pois
- Des fibres de carotte
- Des carraghénanes – connus pour retenir l’eau et controversés pour leurs effets potentiels
En somme, un produit gonflé… au sens propre comme au figuré.
Et la belle couleur dorée ? Elle est maquillée
Vous pensiez que la peau croustillante et colorée venait de la rôtisserie ? Pas du tout. Cette belle teinte est en réalité obtenue grâce à un mélange industriel :
- De l’huile
- Du sucre roux
Ce duo déclenche la fameuse réaction de Maillard, celle qui dore les aliments à la cuisson… même sans broche. Mais ici, il s’agit juste d’en créer l’illusion.
Un prix qui laisse un goût amer
Ce poulet paraît plus pratique, mais il n’est pas forcément plus avantageux. L’expert a d’ailleurs payé 19,45 € le kilo pour ce produit. Un chiffre étonnant quand on sait que :
- Un poulet entier Label Rouge se vend entre 12 et 15 € / kilo
- Il permet de préparer plusieurs repas – y compris un bouillon avec la carcasse
- La cuisson au four (2h à 150°C) revient à moins de 1 € d’électricité
Moralité ? Le prétendu gain de temps peut vite coûter plus cher… pour un produit moins sain et moins savoureux.
Un choix qui mérite réflexion
Certaines astuces permettent de garder le plaisir du poulet rôti sans les pièges industriels :
- Choisissez un poulet de qualité (Label Rouge, Bleu-Blanc-Cœur)
- Prenez un moment pour le cuire vous-même : une préparation simple peut suffire
- Valorisez les restes : sandwichs, salades, soupes… rien ne se perd
En fin de compte, le raccourci du “poulet prêt à l’emploi” fait surtout les affaires des industriels. Pour vous, il vaut mieux parfois reprendre le contrôle de l’assiette. Quitte à passer quelques minutes de plus en cuisine, le goût et la qualité en valent largement la peine.




